Écrire

À la différence du lectorat, la correction se concentre sur les erreurs purement orthographiques, grammaticales et typographiques. Elle se fait sur la version définitive du texte, par exemple juste avant le bon à tirer.
Il est recommandé de séparer le lectorat et la correction en deux étapes distinctes, par des personnes différentes. Idéalement, la correction sera faite par des correctrices ou correcteurs professionnels. Un programme de correction électronique ne peut en aucun cas remplacer la lecture de correction faite par une tierce personne.

Dans la production d’un livre, la maison d’édition soumet généralement à l’autrice/auteur une épreuve de son texte pour dernière correction juste avant la mise sous presse. Il est recommandé d’indiquer les corrections grâce aux signes standards de correction pour éviter tout malentendu. La liste des signes de correction standards se trouve au début de la plupart des dictionnaires. L’auteur ou l’autrice devrait toujours garder une copie de sécurité de cette épreuve corrigée, pour le cas où cette dernière serait perdue par la poste, ou encore pour le cas où la maison d’édition aurait des questions de dernière minute.

La tâche de correction de l’autrice ou de l’auteur avant le bon à tirer est habituellement réglementée dans le contrat signé avec la maison d’édition. Vous trouverez une proposition de formulation dans le contrat type de littérature, art. 4.1.8. 

artlink Literatur : encouragement de la création culturelle d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe de l’Est (non-UE) en Suisse
artlink, le Bureau pour la coopération culturelle à Berne, encourage la création culturelle d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe de l’Est (non-UE) en Suisse. Un mandat de la DDC permet aussi de soutenir financièrement des projets d’artistes de toutes les disciplines, en particulier des pays prioritaires de la coopération suisse au développement.

La promotion de la littérature et d’auteurs des régions mentionnées comprend aussi le conseil, le rôle d’intermédiaire et la documentation pour des autrices et des auteurs qui vivent en Suisse et souvent n’écrivent pas dans une de nos langues nationales. Leurs publications sont accessibles dans la médiathèque. Sont également importants le réseautage au-delà des frontières linguistiques suisses et la diffusion d’informations sur des manifestations littéraires.

Pour la promotion de littératures d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine dans l’espace germanophone, artlink collabore étroitement avec litprom à Francfort (www.litprom.de), en particulier pour le projet commun «Der Andere Literaturklub» (www.literaturklub.ch) et pour l’encouragement des traductions dans des maisons d’édition suisses et allemandes.
www.artlink.ch

À la différence de la correction, le lectorat est une adaptation et une expertise stylistique et linguistique du texte. Il sert à vérifier la justesse du texte et sa vraisemblance ainsi que sa dramaturgie et sa structure. À ce stade, la correction purement orthographique est un peu en arrière-plan. Il est donc recommandé de gérer le lectorat et la correction en deux étapes différentes et de les faire exécuter par différentes personnes.

Lectorat d’édition
En principe, une lecture soigneuse du texte fait partie des tâches que la maison d’édition doit remplir vis-à-vis de l’autrice ou l’auteur. Il existe un article concernant le sujet dans le contrat type de littérature, art. 4.1.7. L’AdS recommande vivement d’insister sur ce point. Avant de signer le contrat, tirez au clair la question de savoir quels sont les termes qui régissent le lectorat et si vous souhaitez travailler avec la lectrice ou le lecteur. À vrai dire, le droit de participation est quelque peu limité, ce d’autant que de nombreuses maisons d’édition ne disposent que d’une lectrice ou d’un lecteur. Dans ce cas, il vous faut bien réfléchir pour savoir si vous souhaitez réellement être publié-e dans cette maison d’édition. Dans tous les cas, privilégiez le dialogue avec votre maison d’édition. Aujourd’hui, plusieurs maisons d’édition renoncent à effectuer une lecture soignée des ouvrages, pour des questions de coût. Pourtant, une lecture exigeante est une condition importante pour un livre réussi!

Lectorat libre
Si vous n’avez pas (encore) de maison d’édition, si les exigences d’une maison d’édition ne vous sont pas encore connues dans le détail ou si vous souhaitez adapter votre manuscrit pour le mettre en lice pour un prix ou un concours, il peut s’avérer utile de soumettre votre ouvrage à un lecteur ou une lectrice indépendant-e, à vos frais. Cette démarche est particulièrement conseillée aux autrices ou auteurs encore inexpérimentés ou qui ne sont pas encore connus. En effet, une lecture professionnelle permet de mettre en évidence les points forts de l’œuvre de manière plus convaincante encore.

1. Écrire un premier roman
Même si la littérature ne se limite pas au roman, ce genre tient une place importante dans la production littéraire contemporaine. Les jeunes auteur·ices sont souvent démuni·es lorsqu’il s’agit de faire publier un premier roman. La rubrique suivante tâchera de répondre à quelques-unes de ces angoisses.
Il est évident qu’avant de chercher à publier un premier livre, il faut… l’écrire. Si le rôle de l’A*dS n’est pas de fournir des prestations de « coaching » en écriture, elle propose des ressources et des pistes. Depuis quelques années, des formations en écriture littéraire sont proposées en Suisse : il existe un bachelor à l’Institut Littéraire Suisse à Bienne ainsi qu’une spécialisation en création littéraire du Master CAP (Contemporary Art Practice) de la Haute École des Arts de Berne. Si vous n’êtes pas en mesure d’accorder le temps important nécessaire à l’obtention de ces diplômes HES, des programmes de mentorat existent. Certains·es auteur·ices proposent, indépendamment des programmes et des institutions, des prestations de mentorat. L’A*dS tient à jour les différents outils mis à disposition de la relève sur son site.
L’A*dS a développé un Répertoire au moyen duquel vous pourrez trouver quel·les auteur·ices proposent de tels services. En ce qui concerne le coût d’une telle prestation, le point 3.9 des recommandations d’honoraires de l’A*dS vous donnera une première idée.

2. Faire relire son tapuscrit
Nous faisons un saut dans le temps : vous êtes arrivé·e à une version de votre tapuscrit que vous jugez satisfaisante. Vous avez fait un peu plus de la moitié du chemin. Avant de l’envoyer à une maison d’édition, nous vous conseillons de le faire relire. Il convient, là où nous en sommes, de préciser que, si vous écrivez à la main, votre manuscrit se doit d’être tapé à l’ordinateur (tapuscrit). Choisissez une personne de confiance, dont vous respectez la sensibilité et dont vous êtes sûr·e qu’iel ne vous flattera pas. Donnez-lui à relire votre texte, écoutez ses commentaires et retravaillez votre texte en fonction de cela. Le travail avec l’éditeur·ice sera collaboratif, alors autant commencer tôt. C’est dans la confrontation à un regard extérieur que le texte arrivera dans son meilleur état possible au lecteur.
La relecture peut faire l’objet d’un échange non marchand : si vous demandez par exemple à un·e ami·e qui, iel aussi, écrit, vous pourrez lui rendre la pareille. Vous pouvez également faire appel aux services (rémunérés) d’un·e correcteur·ice professionnel·le.
Dans un second temps, accordez une attention particulière à l’orthographe : il s’agit d’offrir à l’éditeur·ice les meilleures conditions possibles pour découvrir votre texte. Les éditeur·ices reçoivent jusqu’à des milliers de tapuscrits par an et la concurrence est rude. Elle se joue parfois sur des détails étrangers à la qualité littéraire. L’orthographe est importante. La mise en page également.
Sachez toutefois qu’un travail de correction est une prestation qui doit être fournie par la maison d’édition, une fois que votre tapuscrit sera accepté. Quel que soit le soin que vous apportez à la correction de votre tapuscrit, cela ne doit en aucun cas permettre à un éditeur de sauter cette étape.

3. Soigner la mise en page
En ce qui concerne la présentation de votre tapuscrit, le maître-mot est la sobriété. Ne cherchez pas à vous démarquer par la mise en page : ce qui compte pour l’éditeur·ice, c’est la pertinence, l’originalité, la qualité de votre texte et seulement votre texte. Choisissez un format standard A4 (21x29,7). Ne faites pas figurer d’image sur la page de garde. Pour cette même page de garde, ne choisissez pas un papier fantaisie, ne faites figurer que les informations essentielles : le titre de votre livre, votre nom ou pseudonyme ainsi que, si vous trouvez cela pertinent, le genre de votre texte.
Pour la page de garde comme pour le corps du texte, optez pour une police de caractères courante type Times ou Time New Roman de couleur noire. La mise en page du roman doit être aérée et lisible : taille 12, interligne 1,5, marges de 3cm à gauche et à droite, 2cm en haut et en bas. Ne laissez pas de pages blanches entre votre page de garde et le début de votre texte (ou l’exergue) afin d’arriver le plus rapidement possible au texte. N’oubliez pas de faire figurer dans le tapuscrit votre numéro de téléphone et votre adresse mail afin que l’éditeur puisse aisément vous joindre.
Il arrive qu’une maison d’édition ait des demandes spécifiques : auquel cas, cela sera spécifié sur son site internet.
Imprimez votre tapuscrit au nombre d’exemplaires nécessaire aux envois que vous souhaiterez faire (en fonction des maisons d’édition ciblées et de leur nombre). Reliez-le. Sauf indication contraire de la part de la maison d’édition (ce qui sera également spécifié sur son site), envoyez votre tapuscrit par la poste.

4. Compte d’auteur / Compte d’éditeur
Si vous tapez sur le moteur de recherche le plus utilisé en Suisse les mots « comment publier un premier roman ? », la première chose sur laquelle vous tomberez sont les (très) nombreuses annonces de maisons d’édition dont vous ignoriez sans doute l’existence. Elles vous promettent monts et merveilles, une publication rapide, une disponibilité sur les plateformes de vente en ligne, parfois même des travaux de correction : ces maisons ont pour modèle ce que l’on qualifie de « compte d’auteur ». Il convient d’éclairer cette distinction importante entre le compte d’auteur et le compte d’éditeur. Regula Bähler, ancienne conseillère juridique pour l’A*dS, s’y emploie dans l’onglet « Bon à savoir > Contrat d’édition », qui aborde plus généralement tous les points importants sur la question du contrat d’édition. En dernière instance, il vous revient bien sûr de décider quel mode de publication a votre préférence. Toutefois, la position de l’A*dS est en faveur du compte d’éditeur. Conformément à ses statuts, afin qu’un·e auteur·ice dont l’activité est l’écriture d’ouvrages publiés puisse devenir membre de l’association, « un contrat conforme au droit contractuel doit avoir été conclu » avec une maison d’édition à compte d’éditeur.

5. Choisir une maison d’édition
En Suisse romande comme dans le reste du champ littéraire francophone, les maisons d’édition se comptent par centaines et il est aisé de s’y perdre. Votre tapuscrit est prêt : à qui l’envoyer ?
Commençons par le plus simple : envoyez votre roman à des maisons d’édition susceptibles de s’y intéresser. Par exemple, n’envoyez pas un roman à une maison d’édition qui ne publie que de la poésie. Vous perdriez votre temps.
Puisque c’est généralement par la lecture que l’on arrive à l’écriture, réfléchir à votre trajectoire de lecteur·ice peut vous guider, en tant qu’auteur·ice, dans votre recherche de maison d’édition. Levez quelques minutes les yeux de votre écran et jetez un œil à votre bibliothèque, elle sera de bon conseil. Songez aux romans qui vous ont marqué et qui ont inspiré l’écriture de votre propre livre et notez bien la maison d’édition qui l’a publié. Si c’est un livre de poche, vous trouverez aisément, dans les premières pages de votre exemplaire, la maison d’édition qui a publié le grand format. Vous pouvez vous rendre également en librairie pour établir, avec le même mode opératoire, une liste de maisons d’édition important·es pour vous, dont vous savez, pour bien connaître leur catalogue et leur ligne éditoriale récente, que votre livre s’y inscrirait bien.
Une fois cette liste établie, assurez-vous sur leur site internet que ces maisons d’édition reçoivent, en ce moment, les tapuscrits. Il arrive qu’en raison d’une surcharge de travail, les tapuscrits soient momentanément refusés. Dans ce cas, cela sera explicitement mentionné. C’est également sur leur site internet que vous trouverez l’adresse pour l’envoi.

6. Lettre d’accompagnement
Vous avez établi une sélection de maisons auxquelles envoyer votre tapuscrit : il vous faut maintenant rédiger une lettre pour le présenter. L’important reste votre roman : faites donc le plus court possible. Tentez de saisir les lignes de force de votre livre en peu de mots. Prenez soin de faire sentir à l’éditeur·ice qui vous lira que cette lettre n’est pas identique à celle que vous avez envoyée aux autres éditeurs. Montrer que vous connaissez bien le catalogue de cette maison, qu’il contient des titres importants dans votre vie de lecteur·ice est, bien sûr, un plus.

7. Cest le moment denvoyer votre tapuscrit
Vu le nombre de textes reçus, les maisons d’édition mettent plusieurs mois avant de vous donner une réponse (généralement par courrier pour les refus, par téléphone ou email lorsque l’éditeur·ice est intéressé·e à la publication). Vu le nombre très important de tapuscrits qui leur sont envoyés, il arrive qu’aucune réponse ne vienne. Au bout de quelques mois, considérez cela comme un refus. Mais ne désespérez pas.

8. Le contrat
Le rôle d’un·e éditeur·ice n’est pas simplement d’imprimer un livre et de le distribuer le plus largement possible afin qu’il trouve son public. Il est aussi (peut-être surtout) de fournir à l’auteur·ice un travail de lectorat sérieux, vous permettant d’arriver au meilleur livre possible.
Mais avant de parler de cela, il nous faut commencer par un avertissement. L’éditeur sera tenté de vous demander de retravailler le texte avant de signer tout contrat. Cela ne devrait pas arriver. Avant tout retravail, un contrat devrait être signé.
Signer pour la première fois un contrat d’édition peut être une chose angoissante. Pour vous aider à vous y retrouver, l’A*dS met à votre disposition dans la rubrique « Bon à savoir » toute une série d’outils. Que vous soyez ou non membre de l’association, n’hésitez pas à nous écrire pour nous poser des questions sur votre contrat. Nous vous répondrons au mieux et vous aiderons à connaître et à faire valoir vos droits : sekretariat@a-d-s.ch.

9. Le retravail avec l’éditeur·ice
Il est important de se préparer à l’étape du retravail qui peut être longue et fastidieuse. Elle se divise généralement en trois grandes étapes. La première est le travail de lectorat. L’éditeur·ice commentera votre texte et engagera avec vous une discussion sur ce qui est à revoir, sur les possibles du roman. Soyez ouvert·e aux suggestions de votre éditeur·ice, ne vous braquez pas, l’éditeur·ice est de votre côté et de celui du texte. Préférez une rencontre en personne, si cela est possible (trajet pris en charge par la maison d’édition), ainsi que des suggestions reposant sur des annotations, pas seulement des opinions générales qui ne vous donneraient pas une idée précise de la quantité de travail à fournir. La seconde étape, plus formelle, est celle de la correction. Le travail se fait généralement avec un·e correcteur·ice professionnel·le et a pour but d’éliminer les dernières incohérences, erreurs de grammaire ou de syntaxe. Enfin, la mise en page du livre par un·e graphiste, la troisième et dernière étape de conception du texte, est la correction des épreuves. Il s’agit de la dernière relecture du texte avant impression.
Bientôt, votre livre sera entre vos mains. C’est alors que commencera une nouvelle étape de sa vie ainsi que de votre travail et de celui de votre maison d’édition : la rencontre avec le public.